Avis sur les PPA

Ceux du HAVRE et de PORT-JEROME
jeudi 4 mai 2006.
 

Projets de Plan de Protection de l’Atmosphère du HAVRE et de PORT-JEROME

La loi du 30 décembre 1996 sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie (LAURE) reconnaît le droit à chacun de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé. Les dangers d’un air de mauvaise qualité ont d’ailleurs été évoqués en octobre 2005 à Rouen lors d’un colloque environnement et santé , il en ressort que la nocivité de la pollution atmosphérique est bien plus grave que ce que l’opinion publique en saisit. Tout d’abord, remarquons que la méthode de réalisation des P.P.A. est exemplaire à plus d’un titre :

-  Méthode participative avec comme invités, dans les groupes de travail, les services de l’état, les collectivités territoriales, les associations et personnes qualifiées, le secteur économique. Discutions ouvertes et efficaces à la lecture des différents comptes-rendus de réunions disponibles sur le site de la DRIRE.

-  Les propositions issues de ce travail sont présentées avec un système de fiches fonctionnelles avec calendrier de réalisation. Quatre types de mesures à entreprendre sont explicitées : surveillance, réduction, aménagement, information. Si les P.P.A. s’imposent aux agglomérations du Havre et à Port-Jérôme c’est en particulier parce que les seuils de pollution acceptables sont dépassés. Toute la pertinence et l’efficacité des plans de protection de l’atmosphére résident donc dans la capacité à réduire les polluants atmosphériques pour préserver la santé des habitants. Or à la lecture des P.P.A., on constate un manque réel d’ambition au regard d’un état atmosphérique très préoccupant. Pour illustrer ces propos, ECO-CHOIX rappelle que le parc des voitures particulières en France est passé de 355 voitures pour 1000 habitants en 1980 à 470 pour 1000 habitants en 1999 soit une augmentation de 32%, certes la recherche sur des moteurs et des carburants moins polluants doit être encouragée mais ce n’est pas suffisant. Les PPA comptent beaucoup trop sur les avancées techniques dans l’automobile et sur la réglementation des véhicules neufs alors que l’augmentation du trafic routier réduit considérablement les efforts de recherche faits par les industriels pour réduire les émissions polluantes. On oublie trop facilement la pollution en amont, comme celle engendrée par la fabrication du gazole qui est bien supérieure en raffinerie à celle de l’essence. L’axe prioritaire des PPA doit donc être le développement des transports alternatifs et là, alors, se mettrait en place l’interaction indispensable entre les plans de déplacements urbains (PDU) et les PPA. Or on constate le manque d’ambition sur la réorganisation de la circulation, sur la promotion des modes de déplacement moins ou non polluants, et également que les P.D.E. (Plan de Déplacement Entreprise) ne soient pas évoqués comme outil permettant pour réduire la pollution due aux déplacements domicile-travail (Il n’ y a aucune ligne de transport public sur la ZIP du HAVRE, seulement des lignes privées d’entreprises ou interentreprises comme TRANS’ESTUAIRE). D’autre part, alors que les émissions atmosphériques polluantes ne cessent de croître, il est important que les agglomérations repensent et s’engagent dans une urbanisation raisonnée en intégrant cette pollution comme problème majeur. L’urbanisation raisonnée signifie avoir pris conscience que le genre, la qualité et l’emplacement des constructions ont des répercussions importantes sur la pollution atmosphérique en tant qu’émettrice de polluants mais aussi sur la santé des habitants qui se trouvent victimes d’un air pollué. Or, tout(e) citoyen(ne) est en droit de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé. Oui certaines actions telles que les réductions d’émissions de dioxyde de soufre mises en place par certaines raffineries de la BASSE-SEINE, ou celles sur les C.O.V. vont dans le bon sens, mais nous sommes en droit d’attendre plus d’ambition d’un Plan de Protection de l’Atmosphère compte tenu de la dégradation continue de l’air que nous respirons. Les alertes SO2 de 2005 sont bien présentes à notre mémoire. En conclusion, ECO-CHOIX ne peut émettre qu’un avis réservé sur les P.P.A. Ceci, comme nous l’espérons, sera entendu comme un message fort, il faut aller plus loin pour protéger notre air et notre santé.

Site du PPA de la DRIRE



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