Réponse de Jean-Paul LECOQ

vendredi 15 juin 2007.
 

Jean-Paul LECOQ candidat à l’élection législative de juin 2007 dans la 6e circonscription de la Seine-Maritime présenté par le Parti communiste français soutenu par des Personnalités de gauche

Le 29 mai 2007

Monsieur, C’est avec un vif intérêt que j’ai pris connaissance de votre questionnaire, et je vous remercie. D’autant que je suis personnellement très attentif à toutes les questions concernant notre environnement, Je suis de ceux qui pensent qu’il est urgent de faire prévaloir une vision durable et solidaire du développement, au service de l’Homme, Aujourd’hui, la désertification, le recul de la biodiversité, l’épuisement et le pillage des ressources, le réchauffement climatique, la pollution de l’air, de l’eau et des sols sont des questions vitales auxquelles il est urgent de répondre. C’est un enjeu fondamental pour de notre planète. Voici donc mes réponses à vos questions :

1 - TRANSPORT

C’est une bataille que je mène depuis de longues années pour réduire le nombre de véhicules sur les routes, et notamment les camions. C’est pourquoi je me bats pour un franchissement ferroviaire de l’estuaire de la Seine, au départ de Port 2000, Cela permettrait aussi de désengorger la ligne Le Havre/Paris qui supporte à elle seule le trafic passagers et fret mettant en insécurité les populations. Je réclame aussi une ligne Le Havre/Port Jérôme, J’agis pour des lignes TER diversifiées et comme vous, à la remise en valeur des haltes d’Etainhus et de Saint-Laurent de Brévedent, En ce sens, j’ai d’ailleurs prévu sur ma commune de Gonfreville l’Orcher d’envisager une halte à Gournay-en-Caux, Je suis intervenu souvent également pour que le transport fluvial soit développé, dynamisé, car il est un moyen de transport fiable et sans pollution, Je m’associe aussi à la CODAH à la mise en place d’un tramway, à tous les moyens de transport en commun, tout en demandant expressément à son président que le coût pour les "usagers’ de ce transport public ne soit pas un handicap. Comme je demande que la gratuité pour les enfants, afin que le transport public devienne une culture, C’est ce que j’appelle une politique éducative, Quant aux pistes cyclables, j’y suis favorable à condition qu’elles soient très bien pensées pour le confort des deux roues.

2 - QUALITE DE L’AIR, DES SOLS ET DE NOTRE ALIMENTATION

Je pense qu’il faut s’attaquer à réduire tous les produits toxiques. C’est en ce sens qu’il faut que des moyens importants soient accordés à la recherche qui voit ses budgets d’Etat réduire d’année en année, alors qu’il est nécessaire, au contraire, d’accompagner la recherche de façon forte, ambitieuse, pour avancer et maîtriser toutes les nouvelles technologies, les nouveaux produits, L’eau : non, ce n’est pas une marchandise, c’est un élément vital pour l’Homme, et c’est irresponsable de ne pas veiller à sa protection, Nous le voyons trop à travers le monde, la ouffrance des populations qui en sont privé. C’est insupportable et les pays dits riches doivent tout faire pour résoudre ce problème crucial. L’eau est une denrée précieuse qu’il faut placer dans un grand service public national. C’est d’ailleurs pour économiser l’eau, l’électricité, le chauffage, que dans ma ville nous installons une vidéo surveillance pour tous les bâtiments communaux. Et pour la question : les pollueurs doivent-ils être les payeurs. Je dis oui. Pourquoi ceux qui font d’énormes profits ne servant qu’aux actionnaires feraient payer en plus leurs pollutions aux contribuables ? c’est un combat que je mène depuis longtemps déjà pour que les industriels réduisent au maximum toutes les pollutions : bruit, odeurs.... D’autant qu’une grande partie de la circonscription est bordée par des usines à risques. J’interviens très souvent auprès d’eux pour qu’ils investissent davantage en ce domaine. J’estime que le développement industriel ne doit pas s’opposer au développement des zones d’habitations. L’un ne peut vivre au détriment de l’autre.
-  OGM : 5 multinationales régnent sur l’industrie des aliments génétiquement modifiés. Ici ; ce sont les intérêts industriels qui dominent le développement des biotechniques. Cela leur permet d’imposer de nouvelles semences, de contrôler celles-ci et donc de contrôler les approvisionnements alimentaires. Le véritable objectif de ces multinationales du génie génétique n’est pas d’aider les agriculteurs, mais de faire des profits maximum. Comme la majorité des Français, je ne suis pas favorable à la culture des OGM en pleins champs. Par contre, je suis favorable à la culture en laboratoire, sous contrôle d’un organisme public international, pour contrôler toute expérimentation. Je veux aussi un moratoire international sur les OGM afin d’évaluer les impacts sur la santé, la biodiversité et les mutations animales.
-  AGRICULTURE : En France ce sont 25000 exploitations et 30000 emplois par an qui disparaissent, Nos agriculteurs ont trop souffert de la Politique Agricole Commune. Moi je suis pour que les agriculteurs vivent dignement de leur travail. Il n’est pas normal que ce métier dur ne soit pas reconnu à sa juste valeur, Que les paysans ne subissent que des contraintes, alors qu’ils ont des savoir faire incomparables. C’est une nouvelle vision de l’économie rurale qu’il faut construire. Une vision qui ne se limite pas seulement aux seules productions agricoles, mais qui s’adresse aux producteurs dans leur diversité, à leur famille, aux territoires et aux populations qui y vivent, à l’environnement.... Il faut aussi aider les jeunes agriculteurs à s’installer ou à reprendre l’exploitation familiale sans en passer par un endettement compromettant l’avenir de leur exploitation. Nous le savons, les terres de chaque région sont uniques, nous devons donc respecter les territoires. Pour ce qui concerne la levée des sanctions pour les faucheurs volontaires, je suis pour la levée des sanctions, comme pour les syndicalistes qui défendent leurs emplois, leurs usines. Je regrette juste qu’il faille franchir le trait pour être entendu... En fait, l’agriculture ne devrait-elle pas être « que biologique » puisque plus saine ? La terre est notre bien commun et au nom de la rentabilité financière, du productivisme, nous l’avons mise à mal. Il est temps de la respecter à nouveau. Chaque foyer, chaque enfant, chaque jeune, doit pouvoir disposer partout d’une nourriture saine, de qualité, en toute sécurité, mais le coût doit être accessible à tous. La libéralisation des échanges agricoles actée par les accords de Marrakech en 1994 devait, selon ses partisans, stimuler la croissance et aider à réduire la pauvreté. En réalité, cette libéralisation n’a fait qu’aggraver la situation de nombreux pays en développement et mis en péril l’activité de nombreux paysans tant au Nord qu’au Sud.
-  PECHE Oui, il faut arrêter l’exploitation à outrance de la terre, de la mer, sans tenir compte de la disparition d’espèces entières, déséquilibrant ainsi notre écosystème. Il faut réglementer la pêche, mais de façon cohérente, en concertation avec le monde de la pêche, le mieux placé pour juger de la situation actuelle et pour savoir quelles mesures ou dispositions apporter afin que les pêcheurs puissent, eux aussi, vivre de leur métier si difficile,
-  LA FAIM : Au 21ème siècle, nous faisons un constat terrible : des millions d’hommes, de femmes, d’enfants souffrent de la faim. Lutter contre la faim est donc un défi majeur pour la communauté internationale et ce d’autant plus que la population mondiale augmente, essentiellement dans les pays en développement. C’est un drame humain, auquel notre pays, l’Europe doivent s’atteler au plus vite. Il faut mettre la sécurité alimentaire au coeur des politiques internationales.
-  SANTE Vous le savez sans doute, en qualité de vice-président de la Région Haute-Normandie en charge de la santé, je mène au quotidien un combat pour que la santé publique redevienne une priorité de l’Etat quii’a mise à mal. Déremboursement de médicaments, dépassements tarifaires, réduction des remboursements..,, et à présent le nouveau Président de la République veut aller plus loin en instaurant « une franchise » sur les remboursements »,... ; l’hôpital public géré comme une entreprise privée, auquel on demande du rendement, mais confronté aux pathologies lourdes, donc coûteuses, laissant à l’hôpital privé les plus rentables,... et que dire de la désertification des médecins notamment dans notre Région. Les médecins libéraux, les spécialistes ne trouvent même plus de remplaçants, ce qui veut dire qu’à court terme, avec le nombre de départs en retraite, la pénurie de médecins va s’accélérer et c’est la sécurité même des patients qui est en jeu. Et lorsque l’on sait que l’allongement de la durée de vie va encore progresser, et c’est une bonne chose, mais que nous devrons répondre à de nouveaux besoins pour les patients, je suis inquiet. Pour remédier à cet état de fait, je propose d’aider les étudiants en médecine qui n’ont pas les moyens de payer leurs études coûteuses, que l’Etat les aide et en contrepartie qu’ils s’engagent à exercer quelques années sur les territoires qui manquent cruellement de médecins. La France a cette particularité que beaucoup d’autres pays nous envient, celle d’une couverture sociale solidaire, que les derniers gouvernements ont déjà bien entaillée. Cet acquis, nos aînés se sont battus pour l’obtenir. Aujourd’hui il est remis en cause avec des incidences dramatiques pour nombre de nos concitoyens. La santé doit être un droit pour tous, comme l’éducation,  :
-  SECURITE Notre circonscription est en effet en zone très sensible. Des secteurs, dont la Ville de Gonfreville l’Orcher sont classés en zone sévéso. C’est pourquoi je suis particulièrement vigilant à réduire tous les dangers. Dans ce but, j’ai créé un service municipal de prévention des risques, afin de prévenir, d’alerter les populations face à la moindre menace, C’est aussi dans ce sens que je veux que les entreprises industrielles à risques consacrent un budget important en matière de sécurité. Concernant le PPRT, je suis très impliqué dans ce dispositif toujours dans le même souci : protéger toutes les populations. Mais il est impératif que l’Etat s’implique davantage, force les grands groupes industriels à aller dans ce sens. . le monde associatif : je considère pour ma part qu’il est indispensable pour tisser du lien social, et toutes celles et tous ceux qui s’engagent pour faire vivre des actions ludiques, et notamment envers les enfants requiert toujours un vif intérêt. N’oublions jamais que l’éducation de nos enfants passe aussi par la découverte du monde qui les entoure. C’est à eux que nous transmettrons le monde de demain et c’est pourquoi nous avons le devoir de protéger notre planète au plus vite, afin de ne pas leur laisser un monde invivable, irrespirable. Je soutiens toutes les actions qui vont dans ce sens.
-  ENERGIE Nous devons absolument créer un pôle public de l’énergie garantissant le retour au public d’EDF et de GDF, intégrant AREVA, le CEA, TOTAL, la COGEMA. Mettre en place un grand programme de recherche en faveur des énergies renouvelables, avec une politique rigoureuse dans le domaine des traitements des déchets, des transports, de l’habitat et de l’aménagement urbain. Notre pays possède des capacités humaines dans le monde de la recherche qui n’est pas valorisée, mais soumise comme le reste, à la rentabilité financière alors que nous avons tant besoin de découvrir, d’appréhender les nouveaux matériaux. Je suis donc favorable à toutes nouvelles sources d’énergies. Et je sais de quoi je parle, puisque ma ville va être équipée d’une chaudière à bois permettant de réduire l’effet de serre, et de réduire les coûts aussi bien pour les structures municipales mais aussi pour les habitants. Et vous avez raison de remarquer qu’encore une fois, ce sont les entreprises qui font monter leurs coûts et .empochent l’effort financier des-partiGulief^-H-feut-donc une réelle réglementation- en domaine. Les centrales à charbon. Je n’y suis pas favorable, car tout d’abord notre territoire supporte déjà bien trop de pollutions et nous savons que ce type d’installation génère du CO2 . D’autre part, je ne suis pas certain que la création de ces deux centrales soient uniquement avec l’objectif de répondre à un besoin d’énergie supplémentaire. Je pense pour ma part qu’il s’agit là d’une source de profit pour des entreprises privées. Et pour information, je suis également signataire de la pétition lancée par le collectif contre les nouvelles centrales à charbon. Le nucléaire : j’ai de grandes réserves sur le nucléaire. J’ai d’ailleurs voté contre l’EPR au Conseil Région de Haute-Normandie. Même si je reconnais qu’il a une qualité : celle de ne pas générer d’effet de serre, je pense que nous ne maîtrisons pas assez les conséquences futures. C’est donc un grand sujet de société qu’il faut traiter de façon rigoureuse, au travers un grand débat avec les citoyens, les élus, les institutions et tous les acteurs concernés. Le sujet est trop grave pour ne pas le traiter dans toute sa globalité. Par contre, puisque le nucléaire existe, je veux absolument qu’il reste dans le giron de l’Etat, Je n’ose imaginer le nucléaire aux mains de financiers qui n’ont que faire de l’intérêt général et de la sécurité des gens, pourvu que les profits grossissent et vite. Et sur tous ces sujets, je tiens à apporter une précision. Mous pouvons répondre à toutes-les attentes et les besoins humains, l’argent existe pour cela. Il faut oser le prendre là où il est : à la bourse, ne servant que quelques-uns au mépris de l’intérêt des peuples et tout simplement de l’intérêt de l’humanité. Espérant avoir répondu à votre attente, Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes salutations les meilleures. Jean-Paul LECOQ



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